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bande dessinée - Page 11

  • Le léger problème du chômage

    Bande dessinée et enquête, l’ouvrage de Benoît Collombat et Damien Cuvillier, Le Choix du Chômage (éd. Futuropolis), est beaucoup plus passionnant et attrayant que ne le laisse deviner le titre mais aussi la couverture.

    On sait que l’économie fait partie de ces domaines à la fois boudés par le public français et assez peu vulgarisé. Tout porte à croire que cette pseudo-science traitant aussi bien des monnaies que la vie des entreprises ou la circulation de l’argent soit à la fois tabou et forcément réservée à des spécialistes qui feraient tout pour la rendre imbitable. Les plus cyniques pourraient ajouter que, ce faisant, les économistes prendraient bien soin de nous cacher des réalités peu reluisantes. Admettons.

    Voilà pourquoi il faut absolument lire la bande dessinée de Benoît Collombat et Damien Cuvillier, qui entend balayer près de 50 ans de choix économiques qui ont fait du chômage, sinon un domaine mineur, du moins "une variable d’ajustement" au service d’enjeux libéraux.

    "Libéralisme" : voilà le mot qui est au centre de la bande dessinée Le Choix du Chômage.

    Les auteurs proposent au lecteur une immersion dans leur travail d’investigation, constitué pour l’essentiel d’entretiens avec d’anciens ministres, des hauts fonctionnaires en exercice ou non,  des mandarins du libéralisme et des spécialistes en économie, droit du travail, juristes ou chercheurs en sciences sociales.

    Le terme de vulgarisation n’a rarement aussi bien convenu à un ouvrage, une bande dessinée de surcroît, qui nous entraîne dans les arcanes du pouvoir politique et économique. Ce qui est au cœur du récit est bien le libéralisme – pour ne pas dire l’ultralibéralisme – qui s’est d’autant plus imposé dans les pays européens ces 30 dernières années, dont la France, que le continent a vu trois alignements de planètes favorables à son essor : l’influence des néolibéraux américains et anglais portés respectivement par Reagan et Thatcher, la Chute du Mur de Berlin et une crise économique dont le salut pouvait venir d’un libéralisme assumé jusqu’à des choix les plus extrêmes.

    Le chômage comme variable d’ajustement, voire épine dans le pied

    Et parmi ces choix, il y a celui du chômage, qu’un certain  François Hollande, pourtant socialiste, théorisait ainsi en 1985 : "Faire le choix des grands équilibres  au risque de sacrifier l’emploi." No comment. Benoît Collombat et Damien Cuvillier décrivent au fur et à mesure de leur ouvrage ce qui a conduit à faire tomber les frontières, permettre une libre-circulation des marchandises (presque) sans contraintes et finalement considérer que l’emploi n’était pas une priorité, voire pouvait être un frein au développement économique.

    Après un survol historique de l’économie mondiale après la seconde guerre mondiale (Plan Marshall, naissance de la CEE, domination du dollar), les auteurs en viennent au cœur du récit contemporain, qui est celui d’une Europe se construisant sur un modèle libéral. Pour appuyer leur théorie, outre la figure de Jean Monnet, c’est Jacques Delors, socialiste lui aussi, qui est épinglé. Les auteurs font d’ailleurs de l’exemple du virage de la rigueur en 1982 un symptôme de choix économiques – avec toujours le chômage comme variable d’ajustement, voire une épine dans le pied qui sera rarement considérée comme prioritaire.

    Précis, rigoureux, impitoyables, mais aussi capables de nuances (le sombre destin de Pierre Bérégovoy en est le plus brillant exemple), les auteurs tirent à boulet rouge sur une Europe qui est devenue résolument libérale. Les exemples ne manquent pas.

    Parsemant la BD de parenthèses de vignettes très imagées ou de planches biographiques, Benoît Collombat et Damien Cuvillier assument leur engagement, tout en inscrivant leur ouvrage dans l’actualité contemporaine, celle des Gilets Jaunes et du Covid. On peut toutefois regretter que la parenthèse socialiste de 1995-2002 soit laissée sous silence, puisque cette fois le gouvernement Jospin avait fait du chômage sa grande priorité, non sans succès. 

    Benoît Collombat et Damien Cuvillier, Le Choix du Chômage, Préface de Ken Loach, éd. Futuropolis, 2021, 288 p.
    https://www.futuropolis.fr/9782754825450/le-choix-du-chomage.html
    https://www.franceinter.fr/personnes/benoit-collombat

    Voir aussi : "Noir coton"

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  • 24 heures dans la vie d’une femme

    "Journal illustré d’un combat" : tel est le sous titre de la BD d’Erin Williams, Trajectoire de femme (éd. Massot). C’est effectivement un journal intime que nous propose la dessinatrice américaine. Elle y décrit sur plus de 300 pages une journée de travail, depuis le réveil, avec trajet aller-retour en train jusqu’à Manhattan, jusqu'à son coucher. Elle observe son environnement, croise des passagers et passagères comme elle, parfois en affrontant des regards – masculins – insistants et insupportables.

    Ces heures au milieu de ces semblables, au cours d’une journée "normale", permet à Erin Williams de faire de fréquentes digressions sur son passé et sur les hommes qu’elle a croisés dans sa vie.

    Trajectoires de femme passe ainsi de propos prosaïques et de saynètes ordinaires – le maquillage du matin ("Le ravalement de façade"), la sortie du chien, l’attente sur le quai de gare, les paysages que traverse le train, des publicités machistes, le déjeuner du midi, une femme passant l’aspirateur, une autre se faisant "mater" les seins par un homme – à des monologues intérieures qui la ramènent à ses souvenirs, à des traumatismes et à des réflexions sur sa condition de femme.

    C’est une BD engagée et féministe autant qu’un portrait intime que nous propose l’auteure américaine. Abîmée par plusieurs relations avec des hommes, Erin Williams se montre pour le moins tranchant avec ceux-ci, y compris ces inconnus qu’elle croise lors des trajets quotidiens pour se rendre au travail. C’est aussi l’occasion pour l’auteure de se remémorer des expériences et des rencontres qu’elle décrit avec cruauté : "Tout ce que je disais, c’était pour le mettre en valeur… Je ne participais pas à ce rendez-vous en tant qu’actrice, mais en tant que spectatrice d’une parade masculine ridicule", dit-elle au sujet d'un échange avec un  inconnu qui la drague. Le spectateur est saisi bien plus encore par des souvenirs dans lesquelles l’agression sexuelle est d’autant plus brutale qu’elle se situe parfois dans une zone grise ("Les nombreuses, très nombreuses nuances de gris"), à la frontière du consentement ("Après le départ de Jim, je me suis sentie sale et honteuse"). L’alcool et les drogues finissent de prendre au piège la victime. Plus glaçant encore, l’auteure évoque le viol dont elle a été victime des années plus tôt.

    "Je ne lis pas de livres écrits par des hommes"

    Traumatisée par ces expériences, Erin Williams prend de la hauteur et s’engage dans des réflexions où le féminisme prend peu à peu le dessus, à l’exemple de ce détail éloquent au sujet de ses lectures dans le train : "Je ne lis pas de livres écrits par des hommes. Je me sens suffisamment imprégnée de l’expérience masculine humaine au travers de mon éducation."

    Féministe dans l’âme, Erin Williams ausculte avec finesse le piège des clichés, en admettant y être tombée, lorsque par exemple elle avoue s’être pliée à des "fantasmes sexuels". Cette journée de la vie d’une femme du début du XXIe siècle devient le reflet de stéréotypes masculins, qui sont notamment illustrées par la figure de Freud apparaissant sur deux planches ("Les femmes sont opposées au changement, reçoivent passivement des informations et n’apportent rien de personnel"). Dans ses relations avec les hommes, même lorsque certains semblent sortir du lot à l’instar d’un ex, il y a toujours cet élément ou cette phrase anodine qui va blesser, rabaisser et humilier ("Il m’a dit… que j’avais pris du poids").  "Violeur ou sauveur ?" se demande l’auteure au sujet d’un inconnu croisé au retour de la gare  : une interrogation qui peut s’appliquer, symboliquement ou non, à l’ensemble des hommes qu’elle croise.

    Dans ce récit chirurgical, Erin Williams consacre plusieurs pages sur le corps, indissociable du genre féminin et souvent un fardeau : "Je me bats toute la journée pour maîtriser mon corps, en public comme en privé", avoue-t-elle. Ses réflexions sur le corps l’amènent à parler de sa condition de mère, sans tabou ni angélisme : "La maternité c’est faire le deuil de soi en tant qu’individu." Abandonnant le récit du voyage en train au profit d’une introspection sur son être et sur son corps, Erin Williams consacre les 50 dernières pages de son livre à son travail de renaissance, à travers des rencontres ("Ce sont les femmes qui m’ont transformée"), de nouvelles expériences. Elle y parle du viol, du désir, du pouvoir masculin ("Les dés sont pipés. Le pouvoir est concentré de l’autre côté"), mais aussi du fait de devenir mère ("Nourrir et faire grandir un enfant peut être un processus indirect").

    Dans ce livre personnel à bien des égards, frontal et engagé, Erin Williams se livre avec audace, éloquence et fierté : " Raconter nos histoires, c’est témoigner de nos souffrances."

    Erin Williams, Trajectoire de femme, Journal illustré d’un combat, éd. Massot, 2020, 304 p.
    https://www.erinrwilliams.com
    https://massot.com/collections/trajectoire-de-femme

    Voir aussi : "Des bulles pour balancer"

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  • Pour terminer ces étreintes orientales

    trif,celestini,érotisme,shéhérazadeVoici le second tome de cette adaptation des Mille et une Nuits, par Trif et Andrea Celestini, dans une relecture érotique.

    Le premier tome s’arrêtait assez longuement sur la manière dont la courtisane Shéhérazade, promise à une mort certaine par le sultan, parvient à retarder son exécution grâce aux contes qu’elle raconte. En promettant pour le lendemain des histoires aussi extraordinaires les unes que les autres, elle parvient à différer sans fin l’heure fatale.

    Lorsque le deuxième tome commence, le sultan Shahriyar est mariée à Shéhérazade, qui voit d’un très mauvais œil son mari continuer à coucher avec d’autres courtisanes. Elle entame un nouveau cycle d’histoires. Il y en a précisément deux dans ce nouveau tome : "L’histoire de la fille, de l’esclave et du tigre" et "L’histoire d’Agib et des 40 vierges".

    On retrouve dans ce volume le sens de la mise en image de Trif. Il y a un certain classicisme dans la facture de ce… "classique" de la littérature mondiale. Les corps féminins sont représentés avec soin et les auteurs savent donner aux héroïnes un rôle central, à l’image de la jeune fille enlevée par un djinn aux intentions criminelles. Il s’agit de l’histoire la plus captivante de ce tome, en plus d’être une fable sur la liberté et l’émancipation.

    Après l’histoire des 40 vierges, un conte mal connu en dépit de sa réputation, les auteurs ont choisi de clôturer ce cycle sous forme d’un happy-end. Dommage que d’autres tomes ne soient pas prévus pour rendre aux Mile et une Nuits toute son impressionnante richesse. En tout cas, la sensualité est bien au rendez-vous de cette adaptation particulièrement réussie.

    Trif et Andrea Celestini, Les Mille et une Nuits, tome 2, Le paradis aux 40 vierges, éd. Tabou, 2021, 48 p.
    http://www.tabou-editions.com

    Voir aussi : "Étreintes orientales"

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  • Noir coton

    Autres temps, autres mœurs : alors que durant la longue carrière de Lucky Luke, l’homme qui tire plus vite que son ombre et son fidèle cheval Jolly Jumper côtoyaient la population du Far West la plus bigarrée qui soit – indiens, noirs, chinois ou latinos –, celle-ci était la plupart du temps réduite au second plan, pour ne pas dire caricaturée. Rien de grave à l’époque, car il ne s’agissait que de divertissement et d’humour. Sauf que l’époque a changé, et que des mouvements sociaux sont passés par là. 

    Lucky Luke, semble prendre un nouveau virage dans son dernier album, Un cow-boy dans le Coton. Le justicier solitaire sans peur et sans reproche, au courage et à la générosité chevillés au corps, se frotte cette fois au racisme du sud américain, suite à un héritage inattendu.

    Devenu propriétaire d’un champ de coton dans la Nouvelle-Orléans, Lucky Luke ne se voit pas abandonner l’aventure avec son fidèle destrier. Bien décidé à refuser l’héritage, il se décide à aller visiter ses terres, avant de les rendre aux ouvriers qui les exploitent. Évidemment, il faudra compter avec les voisins du domaine, des propriétaires blancs sans vergogne.

    Figures anachroniques et références bien actuelles

    Achdé au dessin et Jul au scénario font de ce nouvel album une savoureuse et intelligente respiration sociale dans un Far West – ou plutôt un Deep South – rarement vu dans un Lucky Luke. Les auteurs ont redonné vie à Bass Reeves, un cow-boy tombé dans l’oubli en raison de sa couleur. Une postface précise que 25 % des cow-boys étaient noirs et une grande partie de leur collègue était hispanique : ce "secret le mieux gardé du Far West" est révélé au grand jour.

    Dans cette histoire d’héritage encombrant et sur fond d’esclavagisme, les auteurs parsèment joyeusement la BD de figures anachroniques et de références bien actuelles : Angela, une femme noire revendicative qui n’est pas sans rappeler Angela Davis, deux enfants s’appelant Ophrah et Barack (sic), une sémillante blonde sudiste prénommée Mélania ou un gros propriétaire qui pourrait être un croisement entre Donald Trump et le personnage de Calvin Candie, joué par Leonardo DiCaprio dans Django Unchained.

    Étincelles garanties pour ce nouvel album du cow-boy solitaire le plus célèbre de l’histoire, et qui se termine par un événement qui n’est pas sans rappeler une actualité plus récente, toujours dans le sud profond américain.

    Achdé et Jul, Un Cow-boy dans le Coton, éd. Lucky Comics, 2020, 46 p.
    https://www.dargaud.com
    http://www.lucky-luke.com/fr

    Voir aussi : "Complètement baba de bulles"

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  • Montre-le mais ne dis rien

    CoquinNet-Drones-Visuel-perspective.pngDrônes de filles du Néerlandais Frans Mensink (éd. Tabou) c’est une histoire sans parles, sans dialogues et sans autres textes que quelques messages, prétextes à une histoire salée et très contemporaine.

    Celle que l’auteur nomme Selena se voit distraite et surtout espionnée par un drone en pleine séance de yoga, évidemment dans le plus simple appareil. Ce qui était au départ une désagréable aventure propre à finir dans les une main-courante, devient un jeu érotique.

    Qui est le – ou la – pilote de cet appareil qui a l’outrecuidance de demander à Selena la possibilité de la regarder ? Une rose et des indices envoyés depuis les airs sont le début d’une relation inhabituelle. La jeune femme décide de se prêter au jeu, qui pourrait bien être le début d’une relation réelle.

    Les paroles sont inutiles dans cette bande dessinée soignée de Frans Mensink dont le plaisir à représenter les corps humains éclate à chaque page. Pour palier l’absence de texte, le dessinateur opte pour un découpage cinématographique et dynamique, en particulier lorsqu’il surprend les étreintes et les scènes érotiques.

    Drônes de filles est le premier épisode de ces histoires sans paroles et chaudes comme la braise. Cette BD érotique des éditions Tabou a l’immense qualité de traiter l’érotisme avec surprise et sourire.

    Frans Mensink, Drônes de filles, CoquinNet, éd. Tabou, 2021, 56 p. 
    http://www.tabou-editions.com
    https://www.deviantart.com/fransmensinkartist

    Voir aussi : "L’art de la débauche"

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  • Un record pour Le Lotus Bleu

    Dans l’histoire de la bande dessinée, Tintin est la saga de tous les superlatifs et de tous les records. La vente d’une planche du Lotus bleu par Artcurial le jeudi 14 janvier 2020 ne déroge pas à la règle. 

    Ce jour-là, sous le marteau d’Arnaud Oliveux, la maison parisienne proposait aux enchères un projet d’illustration par Hergé pour la couverture de l’édition originale de l’album du Lotus bleu de 1936. L’œuvre a été adjugée 3,2 M€, devenant également le nouveau record du monde pour le dessinateur belge. C’est également un nouveau record mondial pour une œuvre originale de bande dessinée vendue aux enchères.

    "Grâce à son caractère unique ce chef d’œuvre du 9ème art mérite ce record du monde et confirme l’excellente santé du marché de la Bande Dessinée", commente l’expert Eric Leroy.

    Dans l’histoire des aventures de Tintin, cette 5e histoire se déroulant en Chine marque une étape capitale dans cette saga par sa dimension artistique autant qu’humaine. Le reporter découvre un pays fascinant, ainsi que son ami Tchang Tchong-Jen, le seul personnage réel de ses aventures, si l’on exclue Al Capone dans Tintin en Amérique.

    www.artcurial.com
    https://www.tintin.com

    Voir aussi : " Tintin et le Lotus Bleu à la radio"

    Photo : Lot n°18 : Hergé, Les Aventures de Tintin reporter en Extrême-Orient - Le Lotus Bleu
    Encre de Chine, aquarelle et gouache sur papier doublé sur papier japon
    pour le projet d’illustration destiné à la couverture de l’édition originale du Lotus Bleu de 1936, 34 x 34 cm
    Artcurial
    © Hergé Moulinsart 2020

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  • Jacques, François, Jean, Coco et les autres

    La sortie en ce mois de janvier de la bande dessinée de Patrice Ordas et Alain Mounier, L’École buissonnière (éd. Grand Angle) est un événement au goût amer. Le co-auteur Patrice Ordas (Les Griffes de l’Hermine, L’Ambulance 13, La nuit de l'Empereur) est en effet décédé il y a un peu plus d’un an, en décembre 2019. Il s’agit donc pour lui d’une œuvre posthume.

    L’école buissonnière est celle que font quatre amis lycéens, en pleine Occupation nazie, suite à une altercation avec un soldat allemand. Pour éviter d’être arrêtés, Jacques, juif, orphelin de père et pupille, François, le fils à papa et Jean, en conflit avec son père, un ancien poilu et pétainiste, prennent la poudre d’escampette avec Coco (Colette), la seule fille du groupe.

    En plein hiver 1943, les voilà partis pour la Corrèze, à Ussel. Ils finissent par rejoindre un groupe de résistants : "Un vrai maquis ? Un camp de Terroriste !… De communiste ?! De patriote !" comme s’exclame un des protagonistes.

    Une BD à la fois éloquente et édifiante

    Jacques, François, Jean et Coco deviennent dorénavant Le Marquis, Victor, Hugo et Monique et prennent les armes malgré leur jeune âge. Pour le meilleur et pour le pire.

    Sans être révolutionnaire dans la forme et dans le fond, on doit à Patrice Ordas et Alain Mounier une BD à la fois éloquente et édifiante sur cette histoire de (jeunes) Français ordinaires plongeant dans la guerre et l’héroïsme à la faveur de concours de circonstances. Évoquer cette période noire de l’historie contemporaine avec les yeux d’adolescents et n’est pas la moindre des qualités ici, et on se prend à s’attacher à ces quatre jeunes gens pris dans le tourbillon de la guerre.

    Le scénariste Patrice Ordas n’aura pas vu concrétiser cette ouvrage qu’en préface il présente comme un livre de "souvenirs… épars". Il en a fait "une fiction qui respecterait la vérité". Il termine ainsi : "Je veux tirer du néant ceux qui n’ont eu de nom que sur les stèles des fusillés." 

    Patrice Ordas et Alain Mounier, L’École buissonnière, éd. Grand Angle, 64 p., 2021
    https://www.angle.fr/bd-l-ecole-buissonnia-re-9782818976128.html

    Voir aussi : "Naissance de Marcel Marceau"

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  • Astérix de retour à la rentrée prochaine

    En ce début d’année, les créateurs d’Astérix, Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, prenant la relève d’Uderzo, décédé l’an dernier, annoncent la sortie d’une nouvelle aventure du plus célèbre des Gaulois.Une bonne nouvelle, en cette période de cororonavirus et de crise sanitaire.

    La planche dévoilée en exclusivité présente le druide Panoramix perturbé par un rêve dans lequel un de ses vieux amis lui demande son aide. Ni une ni deux, le petit guerrier gaulois, son compagnon livreur de menhir et le chien Idéfix prennent la route, non sans emporter une solide ration de potion magique. 

    Cette nouvelle aventure devrait conduire Astérix et son ami Obélix bien loin de leur village armoricain. Lisons ce qu’en dit le scénariste Jean-Yves Ferri : "Avant même de commencer à plancher sur l’album, j’avais déjà pensé à faire voyager nos éternels irréductibles vers cette contrée qui… ah, excusez-moi, j’ai un double appel !"

    Vous l’aurez compris : il faudra attendre le 21 octobre prochain pour avoir toutes les réponses à cette 39e aventure – et la 5e du couple Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, en dignes héritiers d’Uderzo.

    Et gageons que les auteurs ne manqueront pas de faire quelques clin d’œil à un certain virus.  

    Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, Astérix, nouvel album, 21 octobre 2021
    https://www.asterix.com

    Voir aussi : "Astérix et la fille de Vercingétorix"

    © 2020 Les Éditions Albert René / Goscinny – Uderzo Astérix® - Obélix® - Idéfix®

     astérix,obélix,panoramix,uderzo,idéfix,jean-yves ferri,didier conrad

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